A propos de tout et de rien
Dans les photos au fil du temps, mille milliards de poèmes, sont apparus et aussitôt se sont évanouis.
Il est si difficile d’écrire profondément avec la lumière.
Et sur les routes de traverse, j’ai rencontré Kerouac, Breton, Duras, Bouvier, Pessoa, Pamuk et tant d’autres.
J’ai rencontré cette femme imaginaire, en découvrant le surréalisme, dans mes jeunes années.
« Nadja, parce qu’en russe, c’est le commencement du mot espérance, et parce que ce n’en est que le commencement. »
André Breton, Nadja.
J’ai rencontré cette belle approche de la relation amoureuse chez l’écrivain voyageur.
« Pourquoi dans toutes nos langues occidentales dit-on « tomber amoureux » ?
Monter serait plus juste.
L’amour est ascensionnel comme la prière. Ascensionnel et éperdu. »
Nicolas Bouvier, le poisson scorpion.
J’ai rencontré cette évidente simplicité chez Fernando Pessoa, petit fonctionnaire et écrivain tellement gigantesque.
« Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde. »
Fernando Pessoa, Le bureau de tabac.
J’ai rencontré l’écriture entre les lignes, la grandeur du silence et du non-dit toujours en contre-point, tel son nom de Venise dans Calcutta déserte.
« Ecrire, c'est aussi ne pas parler.
C'est se taire
C'est hurler sans bruit.»
Marguerite Duras, Écrire.
J’ai rencontré cette citation si lumineuse, dans mon adolescence, à un moment où il est si important d’être conscient de ce monde qui nous entoure.
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil »
René Char, Feuillets d’Hypnos.
J’ai rencontré aussi l’intériorité, la finesse de l’observation et cet amour d’Istanbul, cette ville qui s’est inscrite en moi, même si je n’ai jamais fréquenté le musée des innocences.
« Écrire, c’est traduire en mots ce regard intérieur, passer à l’intérieur de soi, et jouir du bonheur d’explorer patiemment, et obstinément un monde nouveau »
Ohran Pamuk, La valise de mon père.
J’ai cherché cette beauté inaccessible, aussi dans les mathématiques où m’avait-on dit, elle serait absolue et définitive.
« La beauté sera convulsive ou ne sera pas. »
André Breton, L’amour fou.
"La beauté est le nom de quelque chose qui n'existe pas et que je donne aux choses en échange du plaisir qu'elles me donnent"
Fernando Pessoa, Le gardeur de troupeaux et autres poèmes
Infiniment fragile, passeur d'émotions,
trop sensible, rêveur invétéré
Dans une vieille malle, il y a des écrits disséminés dans des carnets multiformes, avec quelques fulgurances, des cris d'indignation et des images amassées au fil du temps.
Ecrits témoins de la traversée des seventies et des eighties comme vers un ailleurs radieux.
Ecrits ensuite empreints de la désillusion des années 2000 - 2020, avec leurs zappings permanents, leurs réseaux de plus en plus asociaux et complotistes, leur libéralisme effréné.
Ne restent donc que les mots quelquefois mal fâmés, les images souvenent biaisées par une réalité augmentée et donc déformée. Ne reste que le souvenir des perdants magnifiques..
Passeur de mots
Penseur de maux
Panseur de maux
Prêteur de mots.
Passeur passant sans trépasser, le regard effroyablement triste.
Trajectoires infiniment fragiles et pourtant si lumineuses
La force des mots - l'intensité des images
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Dernière mise à jour : 20.04.2024