Prendre le temps

Prendre le temps d’essaimer les jours de mots et de visions furtives

S’assoir et attendre
En espérant l’autre, l'âme soeur ou le perdant magnifique,
divaguer sans s’en rendre compte.

Rester assis et attendre l’incertain, l'improbable.

Construire

Construire patiemment une tour de pierre dirigée vers les étoiles

Créer spontanément une œuvre éphémère à la merci des vents et des vagues

Se laisser guider par les pierres pour garder un équilibre fragile et précaire.

Monter ou descendre

Des escaliers pour monter ou descendre.

Faire l’ascension de montagnes sentimentales
Plonger dans l’enfer des incompréhensions

Alterner ainsi entre les montées en amour
et la lente dégringolade des capacités mentales.

S’installer dans une nouvelle vie.

Abandonner l’ancienne sur le bord du chemin.
Avoir cru les lieux traversés importants et les découvrir empreints de vides, de silences, de peurs et de non-dits.
Se préparer à habiter profondément un autre espace inconnu et inédit.
Aller vers de nouveaux ailleurs sans a priori, avec légèreté, même si nos pas martèlent lourdement le sol.

Faire la tortue

Suis-je cette tortue de sable, immobile et paraissant immuable

Et pourtant, il suffira d’un gros coup de vent, d’une vague un peu plus forte pour que je disparaisse à jamais.
Je suis cette tortue gravée sur les pellicules de baigneurs curieux et je durerai le temps que durera la photo sur support physique,
je durerai peut-être mais qui me contemplera encore dans la multitude des photos.

Je suis là, je gis sur le sable, je suis en sable et je sais toute la fragilité de la situation

Espérer un nouveau jour

Autrefois, dans la nuit des temps, la peur que le soleil ne revienne pas.
Aujourd'hui, dans des temps plus modernes, l'espérance d'un nouveau jour immaculé, sans guerre, sans drame, d'un jour définitivement consacré aux belles intensités et au bonheur fugitif de se sentir vivre en harmonie avec la nature.

Espérer encore et encore un nouveau jour tout en sachant qu'il n'est qu'une pâle chimère et un rêve adolescent.
Espérer un nouveau jour tout en désespérant du monde.
Espérer tout de même.

Ralentir

Se métamorphoser en allant vers l'essentiel
Ralentir ses pas et prendre conscience de chacun d'entre eux

Observer intensément fleurs et arbres
Observer la vie qui coule posément à l'extérieur et celle qui s'écoule exagérément à l'extérieur.

Souffler, respirer, respirer profondément
Et ralentir encore.

Entrer dans l'hiver

Après les exubérances estivales, les abeilles ont déserté le chardon bleu.

La neige les a remplacées et dans le froid de l'hiver, ne restent que des souvenirs, tantôt colorés, tantôt évanescents.

Ainsi allons-nous et il arrive toujours un moment où nous devons entrer dans l'hiver

Vivre l'hiver

Les jours neigeux se succèdent et le froid quelquefois pénètre profondément en nous.

Rester écartelé entre l'absolue beauté de cette nature et ce gel persistant qui nous enserre, nous ligote parfois.

Ainsi, dans l'hiver, faisons-nous le gros dos en attendant la chaleur des beaux jours.

Parcourir les chemins de la terre

Inlassablement, parcourir les mêmes chemins
marcher pieds nus dans la douceur d’un sable de bord de mer
marcher en baskets dans l’excitation des villes grouillantes
marcher en gros souliers dans le calme des montagnes imposantes.
Invariablement, marcher, marcher encore,
Marcher avec tous les sens en éveil, au fil d’une longue méditation
Marcher lentement, silencieusement, presque religieusement
Inlassablement, parcourir des chemins de terre ou de béton trop bien balisés
Rarement, marcher en dehors des innombrables jalons, dans des lieux abrupts ou peu accueillants.
Inlassablement, lorsque mes pas sont trop lourds, parcourir des mondes fantastiques dans mon imagination.
Marcher encore une fois, juste une fois.

Admirer les paysages terrestres

Je suis ce voyeur impénitent, avec un regard toujours à l'affût de la moindre modification, du plus petit des détails dans mon environnement.

Je suis ce voyeur jouissant d'instants trop brefs du bonheur des yeux rassasiés.
Je suis ce voyeur regrettant déjà de n'avoir pu fixer les instants d'émerveillement.

Je serai ce voyeur jusqu'au moment où mes yeux se fermeront définitivement.

Subir les tempêtes intérieures

Chercher le sens de la vie, de nos vies avec le sentiment d’être un illusionniste dans un monde absurde et incohérent.

Je suis ce clown triste, incapable de faire rire
Je suis ce clochard déguenillé et certainement pas céleste.
Je suis ce pauvre jardinier admirant encore le miracle de la vie

Je suis..., mais qui suis-je ainsi, résistant aux tempêtes intérieures, avançant presque avec insouciance ?
Qui suis-je, attendant sur ce quai, peut-être des jours meilleurs.

Quitter son nid

C'est s'envoler sans espérer un retour dans ce lieu doux et soyeux.
C'est partir vers d'autres lieux pour construire peut-être un nouveau nid éphémère.

Quitter son nid,
c'est quitter le confort douillet de la petite enfance
c'est aller vers l'inconfortable incertitude
c'est attiser les angoisses les plus folles

C'est partir, dès l'enfance,sans espoir de retour, en ayant peut-être les ailes trop fragiles pour supporter de longs voyages.

Lâcher les amarres

Juste pour changer de rive ou de rêve
Ou pour aller vers des mondes plus lointains.

C'est peut-être partir sans espoir de retour
ou sortir de soi pour grandir.
C'est ne pas savoir de quoi sera fait demain.

Arrivera le jour où nous devrons lâcher les amarres malgré nous et ceci d'une manière définitive.

Se voiler la face

Incrédule, il restait de longs moments à fixer son regard sur ces désastres à répétiition.

Incrédule, il n'arrivait pas à s'habituer à ces déchets amassés sur toutes les plages du monde.

Incrédule, il détournait le regard et partait d'un pas lourd vers un ailleurs certainement tout aussi pollué.

Incrédule et impuissant avec ses mots et ses images.

Savourer la blancheur

Découvir des îles proches

S'énerver et désespérer